L’entreprise québécoise Acrylic Robotics remporte la compétition Québec@Collision
Rendre l’art plus abordable et plus accessible grâce à la robotique : c’est ce que propose la jeune pousse québécoise Acrylic Robotics, gagnante de l’édition 2024 de la compétition Québec@Collision qui s’est déroulée mercredi à Toronto.
« Il s’agit de 8 des meilleures jeunes pousses du Québec, toutes bourrées de potentiel et prêtes à démontrer le côté révolutionnaire de leur projet », lance le maître de cérémonie Ali El Haskouri, associé au cabinet d’avocats Lavery.
Au centre Beanfield, ces entreprises en démarrage ont présenté leurs projets d’innovations en santé, en sécurité routière et en art, notamment. Propulsée par Investissement Québec International, la compétition Québec@Collision récompense le pitch gagnant par des services conseils et du coaching pour une valeur totale de plusieurs milliers de dollars.
Du 17 au 20 juin, ce sont près de 38 000 participants de 117 pays qui ont pris part à Collision, un événement dédié à l’innovation technologique. Ayant pour but de « redéfinir l’industrie globale de la technologie », le salon international valorise l’innovation par ses conférences, ses compétitions, ses classes de maîtres et ses expositions variées.
Rendre les arts visuels « accessibles à tous »
« Il est facile de réaliser l’immense apport des technologies pour différentes formes d’art comme la musique, le cinéma, la littérature, mais les arts visuels semblent être coincés à l’époque de la Renaissance », estime Chloë Ryan, fondatrice d’Acrylic Robotics et elle-même artiste.
Pour elle, ce retard et cette réticence à s’adapter à un monde en changement expliquent en partie la vulnérabilité financière de grand nombre de peintres. Selon une étude du Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV) de février 2022, près du tiers des artistes vivent sous le seuil de la pauvreté.
Acrylic Robotics propose une nouvelle source de revenus pour eux, en plus de rendre l’art visuel plus abordable pour le public, qui se fait souvent réticent à l’idée d’acheter des toiles dispendieuses. Grâce à l’intelligence artificielle (IA), les robots créent des « chefs-d’oeuvre dans le style de votre créateur favori » et reproduisent le plus fidèlement possible les coups de pinceau propres au style de l’artiste.
« Je veux rendre l’art plus accessible parce que je trouve ridicule de devoir débourser des milliers de dollars pour prendre part à l’écosystème d’art, mais je veux le faire en gardant les artistes dans la boucle et qui les aident à gagner leur vie », dit-elle en entrevue avec Le Devoir.
Elle ne voit pas ses robots comme un remplacement de l’artiste, ni comme un simple logiciel d’intelligence générative d’image, mais comme un « moyen pour les artistes d’avoir accès à de nouveaux marchés et de se faire connaître ». Les artistes sont crédités lorsque leur style est utilisé et reçoivent des royautés.
L’investisseuse Katheleen Eva, l’une des trois membres du jury, considère qu’Acrylic Robotics propose une « technologie profonde et bien défendue par Chloë Ryan. Ce projet a de nombreuses applications et c’est également novateur. » Pour faire leur choix, les membres du jury se sont basés sur quatre critères : le caractère innovant de l’entreprise, le modèle d’affaires et les opportunités qui en découlent, l’impact et la diversité de l’équipe et le pitch en soi.
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Aide à la maison
Parmi les autres projets présentés se trouve Eeva, une application de gestion et de coordination des tâches liées à la vie familiale. La « charge mentale » des nombreuses mères qui travaillent les amène se sentir comme seule responsable de ce qui se déroule à la maison.
« On ne s’attendrait jamais à un si haut niveau de gestion au travail : il existe des outils puissants pour nous aider. C’est un peu le rôle que tente de jouer Eeva, mais à la maison », résume Adrienne Jung, co-fondatrice de l’entreprise.
La plateforme utilise l’IA et l’automatisation pour rassembler différentes tâches (prise de rendez-vous médicaux, liste d’épicerie, idées de repas, etc.) à un seul endroit. L’application est en cours d’approbation par l’Apple Store.
Faciliter l’accès au financement
« 97 % des entrepreneurs n’utilisent pas un financement spécifique à leurs besoins et leur compagnie. Notre plateforme intuitive aide à trouver un financement selon le profil d’une entreprise, en plus de l’aider dans le processus d’application », explique Thierry Lindor, co-fondateur de Happly.ai.
La plateforme en ligne, qui compte plus de 62 000 utilisateurs, remplit jusqu’à 90 % des documents d’application et aide au perfectionnement des documents à envoyer.
« Notre solution technologique ne réglera pas la crise climatique et ne trouvera pas de remède au cancer, mais Happly peut changer la société pour parvenir au financement de ces changements », conclut M. Lindor.