Enquête du coroner sur un tétraplégique ayant reçu l’aide médicale à mourir
Le coroner en chef du Québec a ordonné la tenue d’une enquête publique sur le décès d’un homme tétraplégique qui aurait demandé l’aide médicale à mourir en mars dernier, après avoir développé des plaies de lit à l’hôpital de Saint-Jérôme et avoir vécu de grandes souffrances.
C’est le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, qui a fait cette demande au coroner après avoir été mis au courant des circonstances du décès de Normand Meunier.
Cette enquête sera vraisemblablement l’occasion d’analyser si des Québécois demandent l’aide médicale à mourir parce qu’ils sont incapables d’obtenir des soins adéquats qui pourraient soulager leur douleur — ou s’il s’agit d’un cas isolé.
L’homme de 66 ans s’est rendu à l’hôpital de Saint-Jérôme en janvier 2024 pour y recevoir des soins en lien avec un problème respiratoire. Ayant passé quatre jours sur une civière à l’urgence sans matelas adapté à son état, il a développé une plaie de pression majeure aux fesses. Le 29 mars, il aurait demandé l’aide médicale à mourir pour mettre fin à ses souffrances.
Le mois dernier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait déclenché lui aussi une enquête indépendante sur la mort tragique de M. Meunier, à la suite des pressions des partis d’opposition, qui ont crié à la maltraitance. Il avait qualifié le décès de M. Meunier de « totalement inacceptable ». La veuve du défunt, Sylvie Brosseau, ainsi que l’organisme Moelle épinière et motricité Québec avaient aussi fait une sortie publique lors de laquelle ils avaient dénoncé le manque de soins appropriés qui hypothèque ou met en danger la vie de certains patients.
C’est le coroner Me Dave Kimpton qui a été désigné pour présider cette enquête. Les audiences permettront à toute personne intéressée de s’exprimer concernant les circonstances de ce décès, ce qui servira à une analyse de tous les facteurs contributifs en vue de la formulation de recommandations visant à prévenir la survenue d’autres décès dans des circonstances similaires, souligne le Bureau du coroner. La date du début de cette enquête publique n’a pas encore été déterminée.