Travaux majeurs dans le département de danse de l’UQAM après des dégâts d’eau

En raison d'un important dégât d'eau, le pavillon K est inaccessible jusqu'à nouvel ordre. Tous les cours du trimestre d'été ont été relocalisés.
Photo: Lucas Jallot Le Devoir En raison d'un important dégât d'eau, le pavillon K est inaccessible jusqu'à nouvel ordre. Tous les cours du trimestre d'été ont été relocalisés.

Des travaux de réfection majeurs sont toujours en cours dans les locaux du Département de danse de l’UQAM, six semaines après un important dégât d’eau. Le pavillon K reste « inaccessible jusqu’à nouvel ordre », selon le site du Département. Tous les cours d’été ont été relocalisés : six des sept salles spécialement adaptées à la danse sont abîmées, et l’une d’elles — la piscine-théâtre — passera désormais au théâtre.

« Tous les cours du trimestre d’été [qui a débuté le 29 avril] sont relocalisés. Les activités de recherche-création des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs en danse ont aussi été relocalisées », indique le Département.

Tous les cours de danse pratiques ont été déplacés dans des espaces avec des planchers résilients et autres équipements adéquats, a assuré Jenny Desrochers des communications de l’UQAM. C’est le pavillon Judith-Jasmin et les centres sportifs qui fournissent les lieux d’accueil.

Le dégât d’eau a causé des dommages importants [au pavillon de la rue Cherrier.] Des travaux majeurs de réfection sont en cours et se poursuivront au cours des prochaines semaines », a précisé Mme Desrochers.

Parmi les espaces touchés, trois studios des premier, deuxième et troisième étages du pavillon « sont déjà en cours de réfection, en particulier les planchers de bois assurant une résilience pour préserver la santé » des danseurs qui utilisent les studios.

Rappelons qu’en danse, les planchers résilients sont essentiels : la surface doit être lisse et régulière, et le sol, assez flexible pour répartir une force d’impact élevée. Le but : absorber au maximum les chocs — comme les atterrissages des sauts — et épargner ainsi le plus possible les articulations des danseurs, qui doivent répéter beaucoup ces gestes.

Qu’est-il advenu, dans toute cette eau, de la piscine-théâtre ? L’ancienne « piscine d’entraînement transformée en lieu de représentation, situé au rez-de-chaussée du pavillon de danse, retrouvera ses fonctions de salle de cours pratique pour les étudiantes et étudiants des programmes de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM ».

« Cet endroit fait présentement l’objet d’une réfection, qui est de moins grande envergure que celle des studios mentionnés précédemment », poursuit la relationniste. Un lieu de moins pour la danse, donc.

La grande salle de spectacle du pavillon, située au deuxième étage, qui a été occupée pendant 25 ans par l’Agora de la danse avant de devenir en 2017 un laboratoire en arts vivants et interdisciplinarité à l’usage exclusif de l’UQAM, a également subi d’importants dommages.

« Les équipements techniques ont déjà été démontés pour permettre la reconstruction du plancher de la salle, qui est en cours », poursuit Mme Desrochers.

L’UQAM vise l’automne pour réintégrer les espaces du Département.

Du sport pour l’homme de demain

Le pavillon de danse de l’UQAM, au 840, rue Cherrier, à Montréal, est sis dans l’ancienne Palestre nationale. Ouvert en 1919, le lieu fut pendant 50 ans le rendez-vous du sport amateur et du sport d’élite canadien-français. On y retrouvait un gymnase, une piscine, des salles de billard, des allées de quilles et une salle pour les jeux de société.

Piloté par Adolphe-Louis Caron, qui avait fait fortune dans les bijoux et les armes, le projet visait à développer un idéal canadien-français, un nouvel homme, une nouvelle femme », comme l’a expliqué ailleurs le collègue et historien Jean-François Nadeau. L’idée : « On réussirait, avec le sport, à former une race de dirigeants. »

En 1931, l’édifice passait aux mains de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française. En 1974, l’UQAM acquiert les quatre étages, et baptise le bâtiment le pavillon Latourelle, d’après l’ancien dirigeant de la Palestre nationale, Roger Latourelle — ex-nageur, entraîneur de natation et de sauvetage.

En 1985, la chorégraphe Martine Époque fondait le Département de danse de l’UQAM, qui emménageait en 1987 rue Cherrier. Le lieu s’articule alors aussi autour de la création d’une salle de diffusion consacrée à la danse contemporaine : l’Agora de la danse. En 1991, Tangente devient un second diffuseur, dans la petite salle. Tangente quitte les lieux en 2011, l’Agora en 2016, mettant fin au côtoiement et à la circulation naturelle qui se faisaient alors dans le grand escalier de la rue Cherrier entre les étudiants de l’UQAM en survêtements, les artistes professionnels et les spectateurs.

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