Le dossier de Robert Miller pour crimes sexuels envoyé devant les tribunaux en octobre

Le milliardaire montréalais Robert Miller fait l’objet de 21 chefs d’accusation criminelle, dont agression sexuelle, proxénétisme, exploitation sexuelle, contact sexuel et rapport sexuel avec une mineure contre rétribution.
Photo: Ryan Remiorz Archives La Presse canadienne Le milliardaire montréalais Robert Miller fait l’objet de 21 chefs d’accusation criminelle, dont agression sexuelle, proxénétisme, exploitation sexuelle, contact sexuel et rapport sexuel avec une mineure contre rétribution.

Le dossier contre le milliardaire Robert Miller avance, mais des questions demeurent quant à la capacité du milliardaire malade à comparaître devant le tribunal pour faire face à de multiples accusations sexuelles.

Les avocats de M. Miller et de la Couronne se sont retrouvés mercredi dans une salle d’audience de Montréal, mais l’accusé n’était pas présent alors que le dossier a été reporté au 1er octobre.

Le fondateur du distributeur mondial d’électronique Future Electronics a été arrêté en mai pour 21 accusations sexuelles impliquant 10 plaignantes, dont plusieurs étaient mineures lorsque les infractions présumées ont eu lieu entre 1994 et 2016. L’une des victimes présumées était âgée de moins de 14 ans.

La procureure Delphine Mauger a confirmé mercredi que la Couronne avait commencé à fournir des preuves aux avocats de Robert Miller, dans une affaire complexe s’étendant sur plusieurs années et sur deux enquêtes policières distinctes.

« Plus il y a d’enquêtes, plus il y a de complexité. Plus il y a de documents, plus il y a de déclarations. Donc le volume de la preuve est quand même très grand dans le dossier de M. Miller », a-t-elle déclaré aux journalistes à l’extérieur de la salle d’audience.

La police avait ouvert une enquête sur les allégations contre Robert Miller en 2009, mais le parquet provincial avait décidé de ne pas porter d’accusations. La deuxième enquête a eu lieu plus récemment, après des reportages de CBC et de Radio-Canada selon lesquels il aurait commis des infractions sexuelles.

L’état de Miller fera l’objet d’une audience

Me Mauger a déclaré qu’un juge devra déterminer si l’accusé est en assez bonne santé pour assister à son procès, après que ses avocats ont soutenu qu’il souffrait trop de la maladie de Parkinson pour comparaître devant le tribunal.

Dans une demande de sursis le mois dernier, les avocats de M. Miller ont déclaré que la maladie avait laissé l’accusé dans un « état extrêmement fragile », cloué au lit depuis 2022 et incapable de se laver ou de se nourrir. Ils ont affirmé que de le forcer à comparaître devant le tribunal pourrait mettre sa vie en danger et violerait son droit à un procès équitable puisqu’il ne peut pas se défendre.

Un juge de la Cour supérieure du Québec a refusé d’entendre la demande d’arrêt des procédures, mais Me Mauger a indiqué qu’une audience aura lieu devant le juge de première instance à une date ultérieure pour décider si M. Miller est apte à témoigner.

« Il y aura éventuellement un débat, a-t-elle dit. Nous aurons également un expert, et ce sera au tribunal et à un juge de décider si M. Miller sera jugé physiquement apte à subir son procès. »

Une complice présumée, Teresita Fuentes, a été arrêtée en mai en vertu d’un mandat d’arrêt pour avoir fourni des services sexuels en lien avec l’une des victimes présumées de Robert Miller, et était représentée mercredi par les mêmes avocats.

L’homme d’affaires a démissionné de son poste de président et chef de la direction de Future Electronics en février 2023, affirmant qu’il se concentrerait sur la protection de sa réputation.

Il fait face à des allégations distinctes dans le cadre d’un recours collectif déposé par des dizaines de femmes qui prétendent qu’il leur a donné de l’argent et des cadeaux en échange de relations sexuelles alors qu’elles étaient mineures entre 1996 et 2006. Robert Miller nie les accusations, qui n’ont pas été portées devant le tribunal.

Jeff Orenstein, qui dirige le recours collectif contre M. Miller, a déclaré mercredi que l’affaire impliquait désormais environ 50 victimes présumées, certaines âgées d’à peine 11 ou 12 ans au moment des infractions présumées. Il a indiqué qu’une audience sur l’autorisation du procès devrait avoir lieu à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine. L’avocat a ajouté qu’il attendait toujours des réponses écrites aux questions qu’il avait envoyées à Robert Miller, après qu’un juge a autorisé un interrogatoire limité en février.

Dans un communiqué publié mercredi à son nom, Robert Miller réaffirme son innocence. « Reconnu toute sa vie pour son honnêteté, son intégrité et sa philanthropie, Robert G. Miller reste fidèle à lui-même et affirme son innocence face aux accusations portées contre lui », est-il écrit.

« Sa réputation a toujours été impeccable et reconnue, tant sur le plan personnel que professionnel. Tout au long de sa vie, toutes ses relations ont été honnêtes, consensuelles et agréables. »

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