Une difficile, mais surtout courte semaine attend les Alouettes
Jason Maas ne s’éternise jamais sur les performances des siens, bonnes ou mauvaises. Alors imaginez quand il ne dispose que de cinq jours afin de préparer ses ouailles avant leur prochain match.
Les aléas du calendrier de la Ligue canadienne font en sorte que le club de football montréalais doit rapidement tourner la page sur sa cinquième victoire consécutive cette saison, 30-26 aux dépens des Stampeders de Calgary samedi, sa 10e en saison et sa 13e en tout, en comptant son parcours éliminatoire.
Les Alouettes mettront leur fiche parfaite en jeu contre les Argonauts de Toronto jeudi, au stade Percival-Molson.
« Ce sera difficile, a laissé tomber Maas après la rencontre. C’est la partie la plus difficile dans notre ligue. »
« C’est difficile de jouer et diriger dans cette ligue en raison des neuf équipes. Nous avons tenté pendant les cinq premières semaines de la saison de placer nos joueurs en position telle qu’ils auront l’énergie pour [disputer un match cinq jours après le dernier]. Nous avons planifié nos cinq premières semaines pour cette sixième semaine. Nous savions que si nous les poussions à fond trois jours consécutifs toutes les semaines, ils n’auraient probablement pas l’énergie [pour affronter les Argos]. Alors nous avons géré en conséquence. »
Plus que cette gestion de l’énergie, Maas et son personnel d’entraîneurs devront peut-être préparer tout un groupe de nouveaux partants. Avant la rencontre de samedi, le botteur de précision David Côté et le spécialiste des longues remises Louis-Philippe Bourassa ont renoncé à jouer ce match en raison de blessures subies pendant l’échauffement. Dans le feu de l’action, les Alouettes ont aussi perdu le maraudeur Marc-Antoine Dequoy et le secondeur Frédéric Chagnon.
C’est sans compter que l’ailier défensif Shawn Lemon doit finalement purger sa suspension pour avoir parié sur des rencontres de la LCF (en 2021) en attendant son audience devant un arbitre indépendant, les 1er et 2 août prochains.
« Nous avons appris que nous avions beaucoup de profondeur dans cette rencontre, a dit Maas en point de presse après la plus récente victoire des siens. C’est pourquoi on dit que tous nos joueurs sont importants. Je ne crois pas que nos gars au sein de l’équipe d’entraînement le croient toujours, jusqu’à ce qu’ils doivent jouer, comme plusieurs l’ont fait ce soir. »
Maas n’était pas en mesure de donner une mise à jour de tous ces blessés.
« Je n’ai pas le temps de me soucier de cela pendant la rencontre, a-t-il expliqué. J’en saurai davantage [dimanche]. »
Maas aurait pu ajouter qu’en plus de la profondeur, la résilience des siens a été testée dans cette rencontre. Pour la première fois de la saison, son équipe est rentrée au vestiaire en tirant de l’arrière. Et pas qu’un peu : les Stamps menaient alors 23-12. Au retour de la pause, les visiteurs ont porté cette avance à 14 points.
« Quand vous tirez de l’arrière presque tout le match, c’est facile de dire que c’est le plus d’adversité à laquelle nous avons fait face, mais nous avons eu d’autres matchs difficiles cette saison, a nuancé Maas. Nos gars ont tout donné jusqu’à la fin, nous tirons beaucoup de fierté de cela.
« On aimerait mieux ne pas savoir si on peut jouer en tirant de l’arrière, a ajouté l’entraîneur-chef en riant. Mais chaque fois que vous devez le faire, vous devez avoir confiance en vous et nous l’avons. Tant que les secondes ne sont pas toutes égrainées, nous croyons que nous pouvons gagner. »
« C’est un groupe résilient et qui sait comment gagner », a pour sa part dit Cody Fajardo de ses coéquipiers.
« C’est drôle, nos entraînements avaient l’air du match cette semaine, a-t-il imagé. Nous avons eu deux jours au cours desquels notre attaque donnait rapidement le ballon à la défense, avant que ça se replace. Nous avons pris un jeu à la fois. En revenant au vestiaire, on savait qu’on avait le vent dans nos voiles avec la transformation bloquée, le placement et le fait qu’on recevait le ballon. »
Et les Alouettes ont joué au quatrième quart un football d’une qualité qu’ils ont eu du mal à trouver dans les 45 premières minutes.
« D’abord notre exécution. Dans les trois phases du jeu, nous avons mieux fait qu’eux et mieux fait que nous dans les trois premiers quarts, a dit Maas au sujet de ce revirement de situation. Les trois phases ont joué à un très haut niveau au quatrième quart. »
Reste à voir quel genre de performances l’équipe pourra offrir dans cinq petites journées.