Le décrochage scolaire au secondaire a bondi pendant la pandémie

Depuis plus de 20 ans, le taux d’échec au secondaire est plus élevé chez les garçons que chez les filles. L’année 2021-2022 ne fait pas exception, avec un pourcentage de départs sans diplôme à 20% pour les garçons et à 12,7% pour les filles.
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir Depuis plus de 20 ans, le taux d’échec au secondaire est plus élevé chez les garçons que chez les filles. L’année 2021-2022 ne fait pas exception, avec un pourcentage de départs sans diplôme à 20% pour les garçons et à 12,7% pour les filles.

Le taux d’élèves du secondaire qui ont abandonné leurs études sans diplôme ni qualification a bondi de 2,5 points de pourcentage en un an dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, ce qui a mis fin à une tendance à la baisse qui était en cours depuis deux décennies, montrent des données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) rendues publiques lundi.

Entre les années scolaires 1999-2000 et 2019-2020, ce taux était passé de 21,9 % à 13,5 %, suivant ainsi une courbe à la baisse. Celle-ci a toutefois été renversée dans le contexte de la crise sanitaire, qui est venue perturber le milieu de l’éducation. Il a notamment dû composer avec une série de mesures de confinement qui l’ont forcé à opérer un virage temporaire vers l’enseignement en ligne afin de limiter les risques de transmission de la COVID-19.

16,3 %
C’est la proportion d’élèves qui ont quitté le secondaire sans avoir obtenu un diplôme en 2021-2022. Cette proportion était de 13,8 % en 2020-2021, indique l’ISQ, qui ne dispose pas de données plus récentes.

Ainsi, la proportion d’élèves ayant quitté le secondaire sans avoir obtenu un diplôme a atteint 13,8 % en 2020-2021, avant de grimper à 16,3 % en 2021-2022, indique l’ISQ, qui ne dispose pas de données plus récentes. La pandémie avait également été associée à une hausse du taux d’échec au secondaire dans certaines disciplines.

« Les données sont préoccupantes et démontrent une fois de plus que la pandémie a été difficile pour nos élèves », a indiqué dans un courriel au Devoir le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui note que « le contexte pandémique a ébranlé le parcours de plusieurs élèves ».

« Jamais on ne fera de compromis sur la réussite éducative, on travaille tous les jours pour inverser cette tendance », ajoute le cabinet, qui affirme que le gouvernement Legault a investi 11,4 milliards de dollars depuis 2018 dans « plusieurs initiatives » ayant pour objectif d’accroître « la réussite » scolaire au Québec. « Seulement dans le dernier budget, ce sont 544,5 millions de dollars supplémentaires qui sont consentis à soutenir la réussite des élèves, notamment via notre plan de rattrapage, afin d’éviter les effets négatifs des dernières grèves » des enseignants, ajoute le cabinet.

Un écart qui se rétrécit

Le taux calculé par l’ISQ comprend les cas de décrochage scolaire, mais également les élèves qui ont quitté le réseau scolaire québécois parce qu’ils ont déménagé dans un autre pays ou en raison d’un décès. Depuis plus de 20 ans, les données compilées à cet effet montrent un taux de départ plus grand chez les garçons que chez les filles.

L’année scolaire 2021-2022 ne fait pas exception à cette tendance, l’ISQ faisant état d’un pourcentage de départs sans diplôme qui s’élève à 20 % pour les garçons et à 12,7 % pour les filles, ce qui représente un écart de 7,3 points de pourcentage.

« L’écart entre les sexes a toutefois diminué au cours des 20 dernières années », note l’ISQ. En effet, lors de l’année scolaire 1999-2000, cette différence était plutôt de 12 points de pourcentage. Elle s’est depuis rétrécie au fil des années.

Il faut d’ailleurs remonter aux années scolaires 2010-2011 et 2011-2012 pour obtenir des taux aussi élevés de départs pour les garçons et pour les filles, respectivement.

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