«Le roi Ovide XIX» suivi de «Pensées flottantes», Antonine Maillet
Dans cette histoire intemporelle, la vieille Ozite, « rapporteuse de contes, de fables et de légendes », se laisse emporter par Scapin, Nounours et Radi, laisse à ses personnages la liberté d’avancer, vogue ici et là entre eux offrant une fable comme il ne s’en fait plus. Une envolée riche de mots oubliés, de ces flatouille, brumasse et autre cagouette, d’une langue ressurgie du plus profond de son gosier. Récit d’apprentissage à l’image des contes du temps passé, Le roi Ovide XIX se lit comme on écoute une chanson. Une farandole de mots décrivant une aventure aussi folle que désaltérante. Le tout est suivi de Pensées flottantes, là où l’autrice, du haut de ses 94 ans, confie son besoin d’écrire. De raconter le temps, l’âge, la mémoire dans une suite de réflexions où son amour de l’Acadie est aussi fort que celui qu’elle voue à la langue, à ces mots hérités de Rabelais dont elle souligne la grandeur. Un recueil pour les grandes et petites oreilles, pour les assoiffés de mots, de vie, pour tous les fous bienheureux qui ne peuvent imaginer l’avenir sans puiser à la source. Fameux.