Se la couler douce à Toronto

Sylvie St-Jacques
Collaboration spéciale
Le microquartier piétonnier La Distillerie est composé de 47 édifices victoriens qui jadis étaient le siège de la distillerie Gooderham & Worts.
Photo: Getty Images Le microquartier piétonnier La Distillerie est composé de 47 édifices victoriens qui jadis étaient le siège de la distillerie Gooderham & Worts.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Intimidante, chère et stressée, Toronto ? Vrai, vrai et vrai. Or, la Ville Reine possède des trésors plus recherchés que la tour du CN, les affiches géantes à l’effigie de grandes banques et les adresses de fast fashion. Mieux : on peut même y sympathiser avec des Anglo- Canadiens, qui seront trop contents et avides d’améliorer leurs habiletés conversationnelles dans la langue de Molière avec vous.

Cuisses de grenouille et Bordeaux à La Distillerie

La Distillerie vaut son pesant d’or, ne serait-ce que pour une virée admirative façon lèche-vitrines de ses commerces consacrés à tout ce qui se déguste ou rehausse et embellit l’existence. De somptueuses boutiques pour futures mariées (Grace Loves Lace), au comptoir de beignes de luxe (Flipside Donuts Cafe & Bar), en passant par des magasins d’artisanat et des galeries d’art… Composé de 47 édifices victoriens qui jadis étaient le siège de la distillerie Gooderham & Worts, ce microquartier piétonnier est aussi le domicile du théâtre Soul Pepper, lieu phare du circuit torontois des arts de la scène.

Le jour de notre visite, il fait un froid de canard. L’employée de la boutique Laura Slack prend l’initiative de nous permettre d’oublier la maussade humeur torontoise, avec un échantillon de chocolat chaud bien riche et crémeux adéquatement nommé « Drink of the Gods Ultimate Drinking Chocolate ». Difficile de briser nos résolutions de frugalité, ainsi entourés de délices. On y trouve des mini-crânes de squelette au dulce de leche, des pelures d’orange enrobées de chocolat, des tablettes aux arômes comme à l’eau de rose ou à la violette…

Puisque s’extasier devant de si alléchantes denrées creuse l’appétit, nous poussons la porte de Chez Cluny et demandons une place au bar. Boulangerie d’un côté, élégant bistro de l’autre, l’établissement propose tous les classiques de la gastronomie française dans un décor qui rivalise avec les plus typiques bouchons lyonnais. C’est d’ailleurs un barman originaire au pays de Macron qui nous suggère (en français) un bon verre de syrah mourvèdre, à moitié prix en ce jeudi. Ce qui tombe à point nommé : le vin coûte une petite fortune, dans la ville des Maple Leafs !

La seule lecture du vaste menu vaut ce beau moment volé de soirée de tempête de pluie du début de printemps : cuisses de grenouilles, soupe à l’oignon, bar d’huîtres, foie gras, caviar, steak frites… Ne manque que le fantôme de Julia Child pour compléter le tableau.

Joindre sa voix

Se retrouver étrangers dans une grande métropole peut s’avérer une expérience intimidante. D’autant plus si l’on voyage en solo. En revanche, la Ville Reine, tout comme New York, est une mégapole où, même si la vie va très vite, la gentillesse, la politesse, l’humour et l’ouverture d’esprit ne sont jamais cachés très loin.

Les soirées « Trivia » (consacrées aux jeux-questionnaires ou jeux de société) constituent d’excellentes occasions de se mêler à la foule de façon amicale et participative. Lors de notre visite, plusieurs de ces événements occupaient le calendrier culturel : des soirées jeu-questionnaire Harry Potter, Taylor Swift, Mean Girls, Bollywood… La diversité est au rendez-vous. Selon nos sources, les mercredis de l’hôtel Drake, les jeudis à la Junction Craft Brewery et les lundis de la Bellwoods Brewery sont au sommet des soirées de jeux préférées des Torontois adeptes de telles joyeuses occasions de rencontre.

Avec un peu de chance, votre séjour à Toronto coïncidera avec l’agenda local de Choir! Choir! Choir! Initiative des musiciens Nobu Adilman et Daveed Goldman, ce projet choral convie ponctuellement le grand public à des événements où tous sont invités à chanter des airs connus.

Arts torontois

Pendant torontois du Festival TransAmériques, le Luminato (qui se tient du 5 au 16 juin), propose une programmation multiculturelle faite d’expériences immersives et/ou interactives, de productions par des artistes de la communauté LGBTQ+ de même que du théâtre et de la danse. Les publics de diverses langues et cultures ont donc l’embarras du choix.

Pour une activité davantage en phase avec la culture canado-anglaise, s’offrir une soirée au concert, au ballet ou au théâtre Massey Hall ou à l’Elgin Theatre dans le Garden District est une valeur sûre. Lors de notre passage, les Québécois d’Ex Machina et de Côté Danse faisaient vibrer les amoureux torontois des arts de la scène, avec la première mondiale de Hamlet, Prince du Danemark à l’Elgin Theatre. Le tapis rouge de la soirée médiatique était des plus chics !

Salle de concert réputée pour son acoustique, Massey Hall a accueilli de grands noms comme Charles Mingus, Billy Joel, Justin Bieber, Ravi Shankar… Le dalaï-lama et Jerry Seinfeld ont aussi foulé ses planches ! Ce printemps, cette institution, qui a subi d’importantes rénovations depuis 2013, reçoit entre autres Nana Mouskouri et Bruce Cockburn.

Pour prendre l’air et s’imprégner de l’art visuel torontois, partir à la chasse aux murales est un projet fort valeureux ! Le collectif StreetARToronto (StART) a d’ailleurs consacré de vastes efforts à mettre à l’honneur cet art public, qui se déploie par des oeuvres surtout concentrées au long de Rush Lane, au sud de Queen Street Ouest et entre Spadina et Portland (reconnu comme le Graffiti Alley.)

Photo: Getty Images Le quartier multiculturel Kensington Market compte plusieurs options pour se sustenter et faire un peu de magasinage pour dénicher des trésors rétro.

Casser la croûte et se prélasser dans un parc

Partir en quête du sandwich parfait est une quête tout à fait légitime. Et Toronto est plus que bien placée pour combler nos attentes en la matière. Puisqu’une incursion dans la Ville Reine se découvre étape par étape, en la prenant quartier par quartier, on peut aussi appliquer ce système un sandwich à la fois !

Le quartier multiculturel Kensington Market, une agglomération d’une dizaine de coins de rue, compte plusieurs options pour se sustenter et faire un peu de magasinage pour dénicher des trésors rétro. L’offre culinaire étant vaste, on peut simplement se laisser guider par sa curiosité. Quelques tuyaux : le bouiboui Seven Lives, qui propose des tacos à 5 $ pas piqués des vers, les brioches à la cannelle du Blackbird Baking Co, et l’ambiance hygge du café Fika.

Outre les délices de la Petite Italie et du Quartier portugais, les nombreux « gastro-pubs » japonais, les trésors français, fromages, baguettes et pâtés du St. Lawrence Market, en font une destination gustative à inclure sur son itinéraire torontois.

Une fois l’estomac bien rempli, on peut mettre le cap vers le parc Trillium et le sentier William G. Davis pour respirer le grand air et sympathiser avec les coureurs, les pique-niqueurs et promeneurs !

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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