«La langue des choses cachées», Cécile Coulon
Il y a le fils, la mère. Toujours en italique. Et il y a le prêtre, un père, un enfant. Un village nommé Fond du Puits. Cécile Coulon (Une bête au paradis) donne ainsi, d’entrée de jeu, les clés de La langue des choses cachées, celles d’un conte. Intemporel, comme il se doit ; lyrique, comme elle sait faire ; et baignant dans une noirceur toute « caravagienne ». La langue en question, le fils l’a apprise de la mère, celle qui soigne, apaise ou accompagne (dans) la mort. Aujourd’hui, il va la mettre en pratique. Il prend la route, chargé de doutes et d’un savoir sur les hommes qui mugissent et les femmes qui pleurent. Dans son Petit éloge du running, Cécile Coulon disait « écrire en courant ». Elle aurait rédigé ce livre-ci « dans un état hypnotique, bouillonnant, fiévreux ». C’est exactement ce que l’on ressent à cette lecture. On entre dans ce court texte comme on atteint le deuxième souffle. On arrive à destination égarés (dans la forêt des contes) et enchantés (par la musique des mots).