ChatGPT Plus, Copilot Pro et Gemini Advanced, quelle IA fait le mieux?

ChatGPT d’OpenAI, Copilot de Microsoft et Gemini de Google sont les applications d’IA génératives les plus en vue au Canada à l’heure actuelle.
Photo: Olivier Morin Agence France-Presse ChatGPT d’OpenAI, Copilot de Microsoft et Gemini de Google sont les applications d’IA génératives les plus en vue au Canada à l’heure actuelle.

ChatGPT d’OpenAI, Copilot de Microsoft et Gemini de Google sont les applications d’IA génératives les plus en vue au Canada à l’heure actuelle. On peut en utiliser gratuitement les versions de base, mais il faut payer pour accéder à leurs versions plus musclées. Faire le bon choix est donc important.

Combien ça coûte ?

Google « vend » Gemini Advanced — qui, pour bien mêler ses utilisateurs, donne accès à un modèle de langage appelé Gemini Ultra 1.0 — moyennant 27 $ par mois, après deux premiers mois gratuits. L’abonnement comprend 2 téraoctets de stockage en nuage et quelques autres services. Il permettra bientôt d’utiliser Gemini dans la suite Workspace, qui comprend un traitement de texte, un tableur et la messagerie Gmail.

ChatGPT Plus, la version la plus avancée de l’IA d’OpenAI, coûte elle aussi 27 $ par mois. À ce prix, l’IA générative peut naviguer sur la Toile, produire des images à l’aide de son outil compagnon Dall-E et utiliser une foule d’autres plugiciels.

Copilot a été créée par Microsoft à partir de GPT, le modèle de langage élargi d’OpenAI qui anime ChatGPT. Copilot Pro coûte aussi 27 $ par mois, promet la meilleure version de GPT, qui peut s’utiliser dans la suite Office.

Comment ça marche ?

ChatGPT existe sur le Web ou à partir d’une application mobile éponyme sur iPhone et Android. On interagit surtout à l’écrit ou on peut lui parler, même en français. Sur un mobile, on peut créer des raccourcis sur l’écran d’accueil pour automatiser certaines tâches. GPT-3.5 est le modèle de langage par défaut. Il faut payer pour utiliser GPT-4, nettement meilleur. On attend GPT 4.5 d’ici l’automne.

Copilot Pro promet un accès prioritaire même en heure de pointe aux modèles de langage GPT-4 et GPT-4 Turbo. Celle-ci est une version optimisée pour le clavardage de celle-là. Copilot est axé sur la recherche en ligne et fournit des réponses brèves et illustrées, avec des sources vérifiables. Copilot Pro est plus à l’aise dans la suite Office. Il peut ébaucher des textes dans Word ou des feuilles de calcul dans Excel. À relire, quand même. Copilot existe en version Web ou en application pour Windows, pour Mac et pour mobile.

Gemini, de Google, vit sur la Toile et possède une application expérimentale pour Android. Elle remplace alors l’Assistant Google. On attend dès avril Gemini 1.5, qui sera capable d’ingérer d’un coup 700 000 mots, 11 heures de clips sonores ou une heure de vidéo. Google pense qu’un cinéaste pourrait l’utiliser pour prédire les critiques des cinéphiles ou qu’une entreprise pourrait y déposer ses données financières pour automatiser une bonne partie de sa comptabilité.

La meilleure IA ?

Quelle IA est la meilleure ? Ça dépend. Surtout qu’elles sont en développement constant et que les erreurs ou les faussetés générées un jour sont effacées et corrigées le lendemain…

Notez toutefois qu’aucune de ces IA n’est bonne en mathématiques, puisque ce sont dans les trois cas des modèles de langage probabilistes, et non des calculatrices dotées de la parole.

ChatGPT saisit mal les nuances et fait souvent des erreurs. Les travaux d’école qu’on lui confie sont probablement bourrés d’erreurs faciles à repérer par un professeur aguerri. ChatGPT Plus est plus exact. On peut lui demander de résumer des textes transmis à petites doses, 4000 caractères maximum à la fois. On peut lui soumettre des pièces jointes entières, comme des PDF. Les images qu’elle génère sont bien faites, mais il faut bien exprimer sa pensée pour obtenir le résultat souhaité.

Copilot limite son interaction à 2000 caractères par texte et à cinq relances par conversation. Copilot Pro double la mise, mais ses réponses sont généralement courtes. On a l’impression d’avoir un moteur de recherche entre les mains, dont les réponses, souvent illustrées, permettent ensuite d’explorer les sources citées. Copilot Pro est pratique dans Office, où il peut résumer du texte dans Word ou des conversations par courriel dans Outlook, et propose des améliorations à nos propres créations en prime.

Gemini semble avoir les réponses les plus exactes même aux questions truquées qu’on lui pose pour essayer de la prendre en défaut. On a hâte de voir Gemini 1.5, car sa version mise en ligne au Canada au début février fait déjà très bien. Gemini Advanced répond plus rapidement aux questions que ses deux rivaux et fournit des hyperliens lorsque nécessaire. Son intégration aux applications Docs, Sheets et autres n’est pas encore complète, mais on crée les documents soi-même à partir de ses instructions et le tour est joué. On a pu produire en trois minutes, en suivant ses indications, un tableau affichant les résultats financiers trimestriels d’une grande entreprise montréalaise depuis son inscription en Bourse il y a cinq ans.

Et les autres ?

Ces trois-là n’ont pas le monopole de l’IA générative. Par exemple, la société Anthropic propose Claude AI, une IA qui se présente comme plus éthique et moins créative que ChatGPT, mais qui n’est pas officiellement accessible du Canada. Meta a son propre modèle de langage appelé Llama, dont l’accès par le public est limité. Cohere, une IA canadienne, cible pour sa part le marché des entreprises et n’est pas non plus accessible directement par le public.

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