Ces technologies fantômes vous feront faire des cauchemars
Apple TV
Le récepteur numérique Apple TV est le rejeton de deux soi-disant futurs produits d’Apple qui allaient transformer le monde télévisuel. Sauf qu’ils n’ont jamais vu le jour.
Entre 2011 et 2015, à écouter l’analyse américain Gene Munster, de la firme Piper Jaffray, Apple comptait vendre un téléviseur entier, sous la forme d’une énorme dalle de très haute définition — de la télé 4K avant le temps — et qui offrirait la même expérience que la télé câblée, mais sans le câble (et à prix moindre).
Vingt ans plus tôt, entre 1993 et 1995, Apple avait déjà dans ses cartons le projet de créer un terminal télévisuel numérique. L’« Interactive Television Box » aurait été l’équivalent pour Apple du Vidéoway pour Vidéotron : on pouvait enregistrer des émissions, revenir en arrière, sauter les pauses publicitaires, etc. C’était toute une révolution, à l’époque !
Mais comme l’Apple Car de 2021, ces deux-là n’ont jamais été mis en vente. On a juste un petit Apple TV qui, en fin de compte, combine probablement leurs éléments les plus intéressants.
Play Station
Des années avant la Sony PlayStation et quelques années après le Nintendo Entertainment System, il y a eu… la Play Station tout court. Ce prototype de console a été produit en 200 exemplaires en 1991. Le produit fini devait être mis en marché conjointement par les deux géants japonais du divertissement audiovisuel. La console pouvait aussi bien lire des cédéroms que des cartouches de jeu Nintendo. Son contrôleur était relativement avancé pour l’époque, et a manifestement inspiré Sony par la suite.
La Play Station n’a jamais vu le jour, car Nintendo s’est retiré du projet et a poursuivi Sony pour l’empêcher de la vendre sans son autorisation. Trois ans plus tard, Sony mettait quand même en marché sa PlayStation, qui en est aujourd’hui à sa cinquième génération.
Depuis, Nintendo et Sony ont vendu 16 des 20 consoles de jeux vidéo les plus populaires de tous les temps. Les Xbox 360 et Xbox One de Microsoft, ainsi que les Sega Genesis et Atari 2600 complètent ce palmarès qui ne raconte qu’une petite partie de la grande histoire du jeu vidéo.
Palm Foleo
C’était avant le premier iPad. La société Palm avait invité une poignée de journalistes à San Francisco pour leur présenter le Foleo. Ce compagnon mobile pour son téléphone intelligent, le Treo, devait chambouler la mobilité informatique. Le Foleo était un petit ordinateur de poche qui ne devait coûter que 500 $. Il était doté d’un écran de 10 pouces et animé par une variante du logiciel Linux.
Sauf que, voilà. Palm n’a jamais pu financer la commercialisation du Foleo. L’entreprise, qui changeait constamment de mains depuis sa création dans les années 1990, venait de refuser une importante offre d’achat qui, selon la rumeur, serait venue du patron d’Apple, Steve Jobs. Palm a finalement été rachetée plusieurs années plus tard par HP.
Les journalistes invités en Californie en ont été quittes pour quelques jours de soleil et de bord de mer à peu de frais.
Sega VR
Le métavers n’est pas né de la dernière lubie de Mark Zuckerberg ni même de la vision futuriste d’entrepreneurs de la Silicon Valley. On parlait de la réalité virtuelle comme d’un environnement immersif de jeu vidéo aussi tôt qu’en 1993. Sega avait en tête le projet de lancer sa propre plateforme de réalité virtuelle.
Appelé Sega VR, le casque devait coûter seulement 199 $US (265 $CA à l’époque). Il était muni de deux écrans ACL, de capteurs de mouvements et d’un son stéréo. Le Sega VR devait se connecter à sa console Genesis, et on avait déjà sous la main un catalogue de quatre titres prêts pour une immersion totale. On pouvait notamment s’improviser pilote d’hélicoptère dans Iron Hammer, ou aventurier cyberpunk dans Matrix Runner.
Tout cela a dû être abandonné après que des testeurs se sont plaints de maux de tête et de nausée après avoir utilisé le casque. Sega a reformulé le problème en qualifiant sa réalité virtuelle de… « trop réaliste ».
Téléphone Facebook
En 2023, on le sait : les réseaux sociaux créent une dépendance qui frôle la maladie mentale chez une grande part des jeunes Nord-Américains. En 2013, plusieurs voyaient plutôt l’énorme potentiel commercial d’un téléphone qui n’afficherait que du contenu provenant de Facebook. Ils s’en mordent encore les doigts.
Le « Facebook Phone » était une version meilleur marché du HTC One, un élégant téléphone à système Android dont le lancement en 2012 avait connu un succès mondial inespéré. Son prix de détail devait être de 99 $US seulement. Et c’est ce qui l’a coulé : sa fiche technique trop médiocre et son interface, axée exclusivement sur ce qui se publiait sur Facebook, ont fait fuir les acheteurs.
C’est aussi à ce moment qu’ont émergé les premières critiques sur la gourmandise de Facebook envers les données mobiles de ses utilisateurs…