La CMQ ferme le dossier sur le climat toxique allégué à la mairie de Québec

Pour le maire Bruno Marchand, le maintien d’un climat sain à l’hôtel de ville de Québec dépend de tous les partis, mais il accuse l’opposition d’avoir fait « beaucoup de politique » dans ce dossier.
Photo: Renaud Philippe Archives Le Devoir Pour le maire Bruno Marchand, le maintien d’un climat sain à l’hôtel de ville de Québec dépend de tous les partis, mais il accuse l’opposition d’avoir fait « beaucoup de politique » dans ce dossier.

La Commission municipale du Québec (CMQ) classe sans suite la plainte formulée dans la foulée des allégations voulant qu’un climat toxique règne à l’hôtel de ville de la capitale.

Dans une lettre transmise mardi aux directeurs de cabinet des quatre partis municipaux qui siègent au conseil municipal de Québec, la CMQ indique qu’« avec les éléments actuellement en [sa] possession, [elle] ne poursuivr[a] pas plus avant ce dossier ».

La Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipales se penchaient sur des « allégations de gestes violents, agressifs, harcelants de la part d’élus municipaux de la Ville de Québec » et sur « l’absence de prise en charge face à de tels gestes ».

Une élue de l’opposition officielle, la conseillère Alicia Despins, avait logé une plainte auprès de la CMQ en février, disant craindre pour sa sécurité dans les couloirs de la mairie et dans son stationnement souterrain. Une altercation entre deux élus en marge d’un conseil municipal, début février, avait constitué l’épisode de trop, avait-elle raconté, même si n’avait pas elle-même assisté à la prise de bec en question.

La conseillère de Vanier-Duberger déplorait le parfum « de violence, d’agressivité et de harcèlement » qui flottait, à son avis, sur la mairie.

« Je pense que l’espèce de litanie d’épithètes qui a été donnée, ce n’était pas juste, a déclaré le maire Bruno Marchand, mardi. Je pense qu’il y avait des choses très exagérées ». À ses yeux, le maintien d’un climat sain à l’hôtel de ville dépend de tous les partis, le sien inclus, mais il accuse l’opposition d’avoir fait « beaucoup de politique » dans ce dossier.

La conseillère à l’origine de la plainte, elle, estime que sa démarche constitue « une victoire sur toute la ligne » malgré la fin de non-recevoir opposée par la CMQ.

« L’objectif de ma démarche, c’était d’avoir des solutions au climat toxique à l’hôtel de ville, c’était d’avoir des avancées puis je peux dire, aujourd’hui, qu’on les a eues, a-t-elle souligné. On a eu une prise de conscience, on a vraiment eu une amélioration par rapport au climat [et] par rapport à l’attitude de plusieurs conseillers. »

À la suite de l’énoncé public de sa plainte, le directeur général de la Ville de Québec, Luc Monty, avait rapidement convoqué les hauts dirigeants de chaque parti pour calmer les esprits. La Ville a aussi mis en place une formation sur le civisme obligatoire pour les élus.

Alicia Despins, qui assurait que le maire n’avait jamais eu de comportements déplacés à son endroit, l’accuse de « jeter de l’huile sur le feu ».

« Sa réaction, aujourd’hui, elle est très politique, a-t-elle déploré. C’est la seule personne qui n’a jamais pris ça au sérieux, c’est la seule personne qui n’a jamais voulu agir là-dessus. »

La conseillère de 29 ans a ajouté que le maire avait tenté de « la museler » en suggérant sa démarche auprès de la CMQ reposait sur des considérations politiques. « Il ne réussira pas à m’écraser de cette façon-là, a conclu l’élue. Je suis capable d’en prendre puis je vais continuer dans cette ligne-là. »

À voir en vidéo