«Les neuf symphonies», Antonello Manacorda
Cette parution est l’un de ces disques Sony « importés ». Les amateurs fouineront, donc. Manacorda fait partie des « baroqueux » qui se penchent sur Beethoven. Le 1er mouvement de la Cinquième dit tout de l’esthétique sonore et musicale (timbres, effectifs, vibrato). C’est un Beethoven tonique et musclé (quel volet initial de la 8e !) qui vise possiblement à être le plus transparent par l’utilisation des effectifs les plus réduits. Le plus étonnant ici est que le concurrent le plus direct, Giovanni Antonini, est une intégrale mise en boîte en 2020 par… Sony ! Dans cette obédience aux sonorités émaciées, Manacorda se heurte à l’ensemble plus fruité et buriné de Savall (Alia Vox) et à la musicalité plus inventive et détendue d’Antonini (Sony). Pour un Beethoven aux effectifs réduits plus cossu, on choisira Yannick Nézet-Séguin (DG). En pratique, une fois goûté le plaisir physique et assez primaire de ce Beethoven pris à bras-le-corps, on n’y retourne pas vraiment.
Les neuf symphonies
Oeuvre de Ludwig van Beethoven. Kammerakademie Potsdam, Antonello Manacorda. Sony 5 CD 19658849982.