«Mozart. Piano concertos», Robert Levin
Il aura fallu 30 ans pour que le plus grand spécialiste vivant de Mozart, Robert Levin, parachève son cycle de concertos. Decca, qui entre-temps préfère enregistrer du Einaudi, ne jugeait pas cela prioritaire. Le dernier volume (XIII), qu’une collecte de fonds en sociofinancement a rendu possible, comprend l’ultime concerto pour piano de Mozart. La verve, l’inventivité et, en même temps, le naturel de Robert Levin dans l’ornementation de l’ultime mouvement sont comme un feu d’artifice qui couronne l’entreprise au complet. Les 25e et 27e Concertos (avec cadences de Levin) sont séparés par l’air de concert Ch’io mi scordi di te ? – Non temer, amato bene, K. 505, chanté par la lumineuse Louise Alder. L’intérêt de la parution est renforcé par la concomitance avec le 24e Concerto joué par Élisabeth Pion sur cet admirable Broadwood du mécène Jacques Marchand, commenté il y a une semaine, puisque Levin a choisi la copie d’un pianoforte antérieur, un Anton Walter (Vienne, 1795), plus frêle de sonorité, mais d’une tenue formidable. Fin flamboyante !
Mozart. Piano concertos
Concertos pour piano numéros 25 et 27, Robert Levin, Academy of Ancient Music, Richard Egarr, AAM 045