Découvrir les saveurs de Chaudière-Appalaches

Véronique Leduc
Collaboration spéciale
La terrasse de la microbrasserie Ras L'Bock, à Saint-Jean-Port-Joli
Photo: Véronique Leduc La terrasse de la microbrasserie Ras L'Bock, à Saint-Jean-Port-Joli

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Deuxième région productrice alimentaire du Québec, Chaudière-Appalaches a décidé de regrouper ses fermiers, ses restaurateurs, ses transformateurs ainsi que ses boutiques liées à l’alimentation en proposant la route les Arrêts gourmands. Roadtrip guidé par la panse.

À partir de Montréal, après près de trois heures de voiture, le O’Ravito Café Relais, à Lévis, porte bien son nom. Que ses visiteurs y arrivent à bicyclette ou en automobile, il reste un bon prétexte pour faire une pause et s’attabler devant un café de qualité, une viennoiserie ou un brunch. Au menu, le savoir-faire des artisans du coin : les pains sont de Borderon et fils, le canard confit du Canard goulu, le poulet et le jambon de la boucherie Turlo.

C’est Ann-Rika Martin, gagnante 2017 de l’émission Les Chefs !, qui est à l’origine de la carte. Elle a repris la boutique de réparation de vélos de sa mère pour y ajouter une cuisine qui donne envie de flâner. On y commande l’un des plats qui évoluent selon les saisons ou l’un des classiques : le croissant jambon-fromage, le gravlax de saumon ou encore la brioche à Lucille, inspirée de la grand-mère de la propriétaire.

Auberge gourmande

Quand on choisit son nid pour papillonner d’un Arrêt gourmand à l’autre, l’Auberge des Glacis est tout indiquée. On optera pour l’une des 16 chambres ou pour le nouveau Poulailler attenant au bâtiment principal et qui peut recevoir jusqu’à 10 personnes. À L’Islet, dans une construction de pierres qui était auparavant un moulin, cela fait 18 ans que Nancy Lemieux accueille les visiteurs, en étant désormais épaulée par sa fille, Audrey Jade Bherer.

« Dès mon arrivée, j’ai pensé que mes attraits touristiques étaient les producteurs et j’ai tout de suite voulu devenir une porte d’entrée pour les faire découvrir. Aujourd’hui, notre menu est bâti autour des créations de 70 artisans », précise avec fierté l’aubergiste.

Photo: Stéphanie Allard L’auberge des Glacis, à L’Islet

Des haltes à Saint-Jean-Port-Joli

Le choix est difficile quand il faut décider lesquels inclure à notre itinéraire parmi les 160 Arrêts gourmands rassemblés depuis 2021 par la Table agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches. Pour cette fois, c’est à Saint-Jean-Port-Joli que nous nous concentrons. Ce joli village de bord de fleuve regroupe une quinzaine de ces arrêts.

Dimanche matin : la terrasse de la boulangerie Sibuet est bien remplie. Ceux qui savent effectuent des détours pour venir y faire provision de pain au levain, de croissants, de choux à la crème, ou pour mettre la main sur la fameuse tarte à la crème et au sucre d’érable. Mais l’on propose aussi tous les jours un généreux menu de déjeuners et dîners. C’est Manon Leclerc et Thibaud Sibuet qui sont les propriétaires de cette boulangerie artisanale qui perpétue le savoir-faire de la famille Sibuet de la France jusqu’au Québec. « Ils sont boulangers de père en fils depuis trois générations », précise Manon en déposant les cafés.

Photo: Jeff Frenette La boulangerie Sibuet, à Saint-Jean-Port-Joli

À trois minutes de là, Le Moule à Sucre est un incontournable. En 2002, Nathalie Niemeyer et Roberto Di Giulio ont quitté Montréal sur un coup de tête après être tombés sous le charme d’une vieille grange sur le bord de la route 132. On trouve maintenant dans le bâtiment restauré un étage consacré aux métiers d’art et un autre à la confiserie et au magasin général, où l’on découvre plus de 1200 produits, dont la plupart viennent du Québec.

Même en plein milieu de l’après-midi, on fait la file devant le bar laitier Chouinard, lui aussi en bordure de la route 132. Catherine Chouinard a grandi au milieu des sundaes, cornets et gâteries glacées. C’est son aïeul, laitier, qui a ouvert le premier kiosque en 1960. Aujourd’hui fière représentante de la quatrième génération à s’occuper des lieux, Catherine a conservé les valeurs de ses ancêtres. Elle utilise le sirop d’érable du coin et attend la saison des petits fruits pour les mettre au menu dans la confiture aux fraises de sa grand-mère par exemple, qui nappe la crème molle. « Les circuits courts, c’est à la mode maintenant, mais c’était déjà ça dans le temps ! » rappelle la trentenaire, heureuse de perpétuer les traditions.

Photo: Stéphanie Allard Le bar laitier Chouinard, à Saint-Jean-Port-Joli

Après s’être délié les jambes près de l’eau, rendez-vous au Ras L’Bock. La fin de journée est l’heure idéale pour se retrouver sur la magnifique terrasse de cette microbrasserie, qui donne sur le quai et qui offre des couchers de soleil majestueux.

À distance de marche, La Coureuse des Grèves met sur son menu des produits locaux et de saison. Ses spécialités — bison, canard, fish & chips — sont à savourer sur la grande terrasse chauffée.

C’est déjà le moment de prendre le chemin du retour, après une deuxième nuit dans Le Poulailler de luxe de l’Auberge des Glacis. Mais pourquoi ne pas profiter de la route pour explorer d’autres Arrêts gourmands ?

À Berthier-sur-Mer, le Domaine des Feux Follets est l’un des petits nouveaux du réseau. « On ne pensait pas ouvrir au public, mais les gens demandaient à visiter », dit Sarah Inkman, visiblement heureuse de faire découvrir le vignoble dans lequel elle et son conjoint, Frédéric Paré, mettent leur coeur depuis 2015. Parce qu’il en a fallu de l’amour pour transformer de si belle façon la ferme familiale qui appartenait à l’arrière-grand-père de Frédéric.

On quitte la région Chaudière-Appalaches avec le coffre rempli de bons vins, de bières, de pains et de friandises, mais surtout avec le souvenir de ces rencontres avec des entrepreneurs toujours passionnés que permettent de découvrir les Arrêts gourmands.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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