Un centre à l’INRS pour les technologies de demain
Collaboration spéciale
Ce texte fait partie du cahier spécial 55 ans de l'INRS
À première vue, rien de particulier ne distingue les bureaux du Centre Énergie Matériaux Télécommunications (EMT) de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), à Varennes, des bâtiments voisins. Mais, derrière sa façade gris et bleu, se façonne l’avenir des technologies de pointe.
Le directeur du Centre EMT, François Légaré, a une vision claire du mandat qui lui a été confié. « Plusieurs des axes de notre centre sont en adéquation avec la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation, car la mission de l’INRS est de contribuer au développement socioéconomique du Québec », explique-t-il tout de go.
Pour réaliser cette mission, le directeur se prépare à mettre à jour les axes de recherche du centre, la mouture 2020-2025 venant à échéance l’an prochain. L’exercice lui permettra de s’assurer de demeurer en « synergie avec les besoins du Québec ».
Vision en six déclinaisons
Pour le moment, l’équipe de professeurs affiliés au centre, qui s’élève à un peu plus de 40 personnes, se concentre sur six axes de recherche. Le premier, « énergie durable, sources et utilisation », explique en partie le choix de placer certains bureaux du centre aussi près de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ). « On s’intéresse à la production d’hydrogène vert, aux matériaux utilisés dans la fabrication de batteries, aux nouvelles technologies solaires, énumère le directeur. Bref, les technologies de l’avenir qui permettront la transition énergétique. »
À cela s’ajoutent les « nanomatériaux et procédés de fabrication avancés », dont les découvertes contribuent à propulser des secteurs comme le biomédical ou l’aérospatial. La « science ultrarapide et photonique » touche ce qui concerne les lasers et la technologie photonique quantique — « tout ce qui a de l’optique », explique celui qui est entré en poste en 2022. Sans oublier les télécommunications, les biotechnologies et, finalement, la « modélisation numérique de systèmes physiques et cognitifs ». « Par exemple, j’ai une collègue qui travaille sur la simulation par ordinateur pour prédire les propriétés de nouveaux matériaux », cite François Légaré pour illustrer ce dernier axe.
Collaborations fructueuses
Les recherches en cours, tout comme l’établissement de la nouvelle programmation scientifique du centre, se font en collaboration étroite avec le milieu industriel. « Mon comité de liaison est formé principalement de gens de compagnies de haute technologie ou de gens d’agences gouvernementales, comme le Conseil national de recherches Canada », rappelle le directeur.
En plus de contribuer directement à la vision stratégique de l’EMT, les partenaires aident aussi à remplir la caisse de l’INRS. « Plus des trois quarts du financement de la recherche du centre sont obtenus grâce à des partenariats de recherche avec le milieu industriel », souligne le directeur. Ce chiffre s’explique par « l’effet de levier » de certaines subventions. « Par exemple, une entreprise privée accepte d’investir 100 000 $. Le Québec et le Canada viennent chacun doubler ce montant, donc pour chaque dollar qui vient de l’industrie, on obtient deux dollars du Québec et deux dollars du Canada. » Ces partenaires sont le « moteur qui fait avancer l’INRS », résume-t-il.
Qu’ont à gagner ces industries en s’alliant avec l’INRS, qui fait de la science à l’intersection entre la recherche fondamentale et la science appliquée ? « Notre niveau de maturité technologique [en anglais Technology Readiness Level (TRL)] est assez faible », concède François Légaré. Pour illustrer cette métrique, il cite en exemple les facultés de génie, dont le TRL est beaucoup plus élevé. C’est d’abord le désir de demeurer proche de la recherche, pour « développer de nouvelles approches qui permettent des innovations et des commercialisations subséquentes et donc de demeurer compétitif à l’international », qui motive les industriels, croit-il.
Un second avantage pour les industries est de demeurer en contact privilégié avec la relève, observe-t-il. « Même si leurs recherches ne portent pas exactement sur le sujet qui intéresse les entreprises, les étudiants apprennent quand même à connaître la science et la technologie dans le secteur en général. Ils peuvent facilement intégrer ces entreprises par la suite. »
Selon François Légaré, ces partenariats ne viennent en rien diminuer la qualité du travail des professeurs de l’EMT, au contraire. « L’objectif premier de mes collègues est d’exceller en recherche. Je suis entouré de chercheurs d’un calibre international, à l’égal du MIT [Massachusetts Institute of Technology] ou de Harvard », lance-t-il avec fierté. « On a la crème de la crème ».
Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.