Carnet voyage

Marie-Julie Gagnon
Collaboration spéciale
Localinpty offre des visites du quartier El Chorrillo, dans la ville de Panama
Photo: Raul Arboleda Archives Agence France-Presse Localinpty offre des visites du quartier El Chorrillo, dans la ville de Panama

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Les actualités du monde touristique, ici et ailleurs.

Tourisme en quête de sens

Créée il y a 20 ans, l’organisation américaine à but non lucratif Tourism Cares met sur pied depuis 2018 des « Meaningful Travel Summits » à l’international sous leur forme actuelle, en plus de ceux aux États-Unis. Au départ, l’objectif de Tourism Cares était d’aider les destinations à relancer leurs activités touristiques après une catastrophe naturelle ou une crise. Mais, aujourd’hui, l’institution se dit convaincue « que nous pouvons changer le monde grâce aux voyages ».

« Nous cherchons à rassembler, à éduquer et à inspirer, résume Greg Takehara, président-directeur général de Tourism Cares, rencontré lors de l’événement qui a eu lieu au Panama au début du mois de juin. Afin de sortir des sempiternelles bucket lists, qui exercent une grande pression sur les régions visées, l’organisation soutient les destinations dans l’identification d’expériences porteuses de sens et bénéfiques aux communautés. Le sommet de 2018 avait notamment pour but d’entraîner les visiteurs ailleurs qu’à Pétra, qui commençait à souffrir de surtourisme. Une Meaningful Travel Map vouée à circuler dans les cercles des membres — et au-delà — est ensuite mise sur pied.

En plus des séances d’éducation, des panels et des ateliers, des activités sur le terrain sont prévues lors des événements pour découvrir certains projets choisis par l’équipe. Au Panama, j’ai par exemple pu tester un écotour créé par l’agence El Trip de Jenny dans la région d’Achiote (province de Colón). Et ce, en compagnie d’une quarantaine de cadres et de dirigeants de l’industrie du tourisme, associations sectorielles et autres voyagistes.

L’un de mes plus grands coups de coeur du séjour a sans contredit été la tournée du quartier « le moins recommandable » de la ville de Panama, El Chorrillo, en compagnie des fondateurs et guides de Localinpty. Ils ont su y mettre en valeur les aspects positifs. J’ai également adoré la randonnée dans le sentier La Caldera, dans la vallée d’Anton, qui s’est terminée par une visite chez Evelio, sympathique patriarche. Chapeau bas aux éloquents guides de l’agence Ancon Expeditions ! Les Meaningful Travel Maps se trouvent sur le site de Tourism Cares.

Observer les tortues de mer au Panama

Après le Meaningful Travel Summit, j’ai poursuivi mon voyage dans la province de Veraguas en compagnie de l’agence Pacific Adventure. Si vous passez dans le coin, il faut absolument vous arrêter au tout nouveau centre de la Fundacion Agua y Tierra, à Morrillo, inauguré officiellement le 15 juin dernier. C’est après avoir vu des tortues de mer se faire massacrer sur une plage que l’ingénieur agricole Jacinto Rodríguez Murillo a cherché comment il pourrait contribuer à les protéger, il y a une quinzaine d’années. « Je me disais que je devais agir, mais je comprenais aussi que la communauté avait besoin de manger », raconte-t-il. Il a alors imaginé l’Eco-Ruta Tortuga afin que les familles du secteur puissent tirer une rémunération grâce à l’engouement des vacanciers pour ces reptiles. Différentes expériences composent maintenant ce circuit axé sur les rencontres : kayak dans la mangrove, traite d’une vache à la Finca Mamacita, découverte de la méthode traditionnelle d’extraction du jus de la canne à sucre avec une villageoise de la communauté de Mata Oscura… En calculant les gains qu’aurait faits la communauté en vendant les oeufs très prisés des tortues aux profits engendrés par les activités touristiques, Agua y Tierra a constaté que les revenus de l’écoroute étaient quatre fois plus élevés. Vous avez dit « gagnant-gagnant » ?

Photo: Eco-Ruta Tortuga Des bébés tortues de mer à Mata Oscura, au Panama

Écologie des possibles aux Jardins de Métis

Pour sa 25e édition, le Festival international de jardins a sélectionné quatre oeuvres inédites axées sur l’environnement. Premièrement, Couleur Nature, du studio québécois Vanderveken, Architecture + Paysage, propose une réflexion par l’étrange sur la position du jardin dans notre société. FUTURE DRIFTS, de l’Américaine Julia Lines Wilson, s’interroge à la fois sur le passé et l’avenir en prenant l’exemple de l’aster d’Anticosti. Rue Liereman/Organ Man Street, des Belges Pioniersplanters, constate le potentiel des jardins domestiques pour diminuer les impacts des changements climatiques. Finalement, Superstrata, des Italiens de mat-on, s’inspire du rhizome, concept développé par les philosophes Gilles Deleuze et Félix Guattari prônant de substituer aux hiérarchies de nouvelles façons d’intervenir de manière horizontale. Du 22 juin au 6 octobre 2024.

Photo: Photo fournie par le studio L’oeuvre « Couleur Nature » du studio Vanderveken, Architecture + Paysage

Pas nouveau, mais encore plus beau

Ce printemps, le Guide vert Michelin est devenu le Guide Michelin Voyage & Cultures. Destiné aux voyageurs curieux, il reflète avec son nouveau nom l’intérêt particulier de ses lecteurs pour les expériences culturelles. Parmi les récentes éditions de cette collection, mentionnons celles consacrées à la Corée du Sud et au chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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