La Caisse Desjardins de la culture célèbre trois décennies d’engagement

Caroline Bertrand
Collaboration spéciale
Marie-Christine Cojocaru, directrice générale de la Caisse Desjardins de la Culture
Photo: Valerian Mazataud Le Devoir Marie-Christine Cojocaru, directrice générale de la Caisse Desjardins de la Culture

Ce texte fait partie du cahier spécial Arts et culture au Québec

Il y a 30 ans, la Caisse de la Culture Desjardins voyait le jour, à l’instigation de l’Union des artistes. Sa fondation coïncidait avec une période d’effervescence au sein du secteur culturel québécois : en 1992 était instaurée la Politique culturelle du Québec sous la ministre des Affaires culturelles Liza Frulla ; en 1994 naissait, simultanément à la Caisse, le Conseil des arts et des lettres du Québec, son éternel partenaire ; et en 1995 apparaissait la Société de développement des entreprises culturelles.

« Le milieu se dotait d’outils, se structurait », résume en entrevue la directrice générale de la Caisse Desjardins de la Culture, Marie-Christine Cojocaru. Depuis plus de 30 ans au sein du Mouvement Desjardins, elle a participé à la mise en place de la Caisse de la Culture, où elle travaille depuis 16 ans.

Elle se souvient qu’à cette époque, les travailleurs autonomes, artistes de surcroît, peinaient à recevoir l’appui des établissements financiers en raison de leurs revenus fluctuants. La Caisse de la Culture a ainsi été mise sur pied par et pour le milieu artistique, auquel elle se consacre entièrement.

Elle fédère aujourd’hui près de 10 000 membres, en forte proportion des travailleurs et travailleuses autonomes de toutes disciplines (danse, théâtre, musique, littérature, cinéma, humour, arts visuels et numériques…), mais également des entreprises, des associations professionnelles et des organismes culturels, sans compter des médias traditionnels et numériques.

Et qui de mieux placées que des personnes oeuvrant au sein du secteur culturel québécois pour en connaître les besoins singuliers ? C’est pourquoi elles composent le conseil d’administration de la Caisse.

Accompagnement hors norme

En culture, les défis de financement sont majeurs. Puisqu’elle est ancrée dans le milieu, la coopérative financière déploie un éventail d’outils et de services personnalisés et adaptés à la réalité atypique de ses membres, un modèle d’ailleurs unique au Québec.

« Étant une institution spécialisée, on a une compréhension fine de leurs besoins. On leur offre des solutions adaptées, un accompagnement souple, explique Mme Cojocaru. On n’aborde pas le risque de la même façon que quelqu’un de plus généraliste. »

Elle tient à souligner une chose primordiale : « À la Caisse de la Culture, les membres honorent leurs engagements ; c’est une grande fierté pour nous. Ça peut aller à l’encontre de perceptions préconçues. » La Caisse a toujours été performante, indique-t-elle. Et plus la Caisse rassemble de membres, plus ces derniers investissent en elle, plus elle est en mesure de redistribuer les profits dans l’industrie et de distribuer des commandites.

Fierté et écoresponsabilité

Aux rênes de la Caisse de la Culture, Marie-Christine Cojocaru a de quoi être fière des réussites de la coopérative, qui chaque jour se voue à trouver des solutions de concert avec ses membres pour que leurs projets se réalisent. Elle soutient en outre indéfectiblement la relève ainsi que le développement entrepreneurial et professionnel des artistes.

Des témoignages de reconnaissance à l’égard de l’engagement de la Caisse, Mme Cojocaru en entend fréquemment. « Hier encore, je rencontrais des gens dans un théâtre et ils m’ont dit : “C’est la Caisse de la Culture qui a vraiment tout changé pour nous” », se remémore-t-elle, enchantée. « Je me fais dire que la Caisse de la Culture est une présence rassurante. »

Et le fait de changer la donne « au quotidien dans la vie des gens » la réjouit au plus haut point. « En fondant la Caisse, on est partis de rien pour répondre aux besoins du secteur culturel. Et que le milieu reconnaisse notre expertise et notre accompagnement de proximité, ça me rend très, très fière. »

La Caisse de la Culture favorise de plus l’écoresponsabilité, non seulement en fournissant à ses membres une gamme de produits verts et solidaires, mais également en facilitant l’accès à des formations sur la gestion durable et en appuyant des projets écoresponsables.

« On soutient une initiative du Conseil des arts de Montréal, notre grand partenaire, qui permet à 90 organismes sur 3 ans d’avoir accès à de la formation et aux outils de la plateforme Creative Green, qui aide les organisations à changer leurs pratiques pour être plus écoresponsables, donne-t-elle en guise d’exemple. On aide le milieu à s’outiller. »

Finalement, en constatant les sommes mirobolantes qu’investit Québec dans des entreprises internationales, de la filière batterie notamment, pour qu’elles s’implantent sur notre territoire, Marie-Christine Cojocaru souhaiterait que ces dernières participent financièrement à la culture d’ici.

« On injecte de l’argent dans leur secteur pour qu’elles s’installent ; en contrepartie, peut-être devraient-elles payer des redevances culturelles, injecter ensuite de l’argent dans notre culture ? » avance-t-elle. « La culture, c’est un facteur de cohésion sociale immense, conclut Marie-Christine Cojocaru. Ça nourrit l’âme. C’est aussi notre identité. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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