Aucune accusation ne sera déposée en lien avec un accident d’autobus mortel au Manitoba

Les amis, la famille et les membres de la communauté assistant à la cérémonie  pour commémorer l’accident d’autobus mortel survenu  il y a un an, à Dauphin, au Manitoba, 15 juin 2024
Photo: Mike Sudoma La Presse canadienne Les amis, la famille et les membres de la communauté assistant à la cérémonie pour commémorer l’accident d’autobus mortel survenu il y a un an, à Dauphin, au Manitoba, 15 juin 2024

Un chauffeur d’autobus qui s’est retrouvé sur la trajectoire d’un semi-remorque dans l’ouest du Manitoba l’année dernière était manifestement responsable de l’accident qui a tué 17 personnes, mais il ne fera pas l’objet d’accusations, ont annoncé les autorités mercredi.

« Il s’agit d’une collision très tragique, qui s’est produite en raison d’un choix fait par le chauffeur de l’autobus. Cependant, nous ne pouvons pas prouver que ce choix ce jour-là était le résultat de quoi que ce soit de criminel », a déclaré le surintendant de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Rob Lasson.

Le surintendant Lasson, accompagné d’autres policiers et d’un procureur de la Couronne, a exposé les résultats d’une enquête d’un an sur l’accident survenu sur un tronçon de la route transcanadienne près de Carberry, à environ 160 kilomètres à l’ouest de Winnipeg.

Le minibus, qui transportait 24 personnes âgées de la ville de Dauphin vers un casino, roulait vers le sud sur l’autoroute 5 et approchait de sa destination lorsqu’il est arrivé à une intersection avec la Transcanadienne, le 15 juin 2023.

Les véhicules circulent librement sur la Transcanadienne tandis que ceux qui roulent sur l’autoroute 5 sont accueillis à l’intersection par un panneau d’arrêt. Ils doivent ensuite se diriger vers un terre-plein central, où se trouve un panneau « Cédez le passage » avant de pouvoir aller plus loin. Le temps était dégagé au moment de l’accident.

L’autobus s’est arrêté, s’est rendu jusqu’au terre-plein central puis a franchi le panneau « Cédez le passage », même si un camion, se dirigeant vers l’est sur la Transcanadienne, était proche et avait la priorité, a expliqué le procureur de la Couronne Chris Vanderhooft.

« Le chauffeur de l’autobus n’a pas semblé voir le semi-remorque arriver », a souligné M. Vanderhooft.

Les angles morts de l’autobus, que la compagnie du chauffeur exploitait depuis environ un mois, ont joué un rôle, a-t-il ajouté.

Le chauffeur du camion a tenté d’éviter l’accident, mais n’y est pas parvenu, a ajouté M. Vanderhooft. La vidéo du tableau de bord du semi-remorque a été un élément clé de l’enquête.

Le chauffeur de l’autobus n’était pas sur son téléphone portable au moment de l’accident et les rapports toxicologiques n’ont détecté aucune substance pouvant altérer ses facultés, a affirmé M. Vanderhooft.

La Couronne a examiné les accusations de conduite dangereuse, mais a décidé qu’il n’y avait aucune probabilité raisonnable d’obtenir une condamnation.

« Une inattention momentanée ne constitue pas une conduite dangereuse », a-t-il soutenu.

Le chauffeur d’autobus a subi de graves lésions cérébrales et est incapable de prendre soin de lui-même sans aide. La GRC a déclaré qu’il était peu probable qu’il puisse un jour lui parler de l’accident.

Un monument commémoratif pour les victimes a été dévoilé plus tôt ce mois-ci à Dauphin, d’où étaient originaires la plupart des victimes.

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