L’Afrique de l’Est est dévastée par des inondations
Des inondations meurtrières font des ravages dans de nombreuses régions d’Afrique de l’Est confrontées à des pluies torrentielles, et le Burundi demande une aide internationale pour faire face aux conséquences de ces inondations.
La montée des eaux du lac Tanganyika a envahi le port de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, perturbant les affaires dans cette ville et ailleurs dans ce pays qui dépend fortement du soutien des donateurs pour gérer les programmes gouvernementaux.
« Nous faisons cette déclaration pour demander à nos partenaires de développement d’unir leurs efforts à ceux de l’État du Burundi pour aider toutes les personnes touchées par ces catastrophes, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Martin Niteretse, le 17 avril. Nous avons besoin de ce soutien. »
Entre septembre et le 7 avril, quelque 204 000 personnes ont été touchées par les inondations, et 19 250 maisons et 210 salles de classe ont été détruites. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays par les inondations a augmenté de 25 %, atteignant plus de 98 000, selon Violet Kenyana Kakyomya, la coordinatrice résidente des Nations unies au Burundi.
Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres du monde, 80 % de ses 13 millions d’habitants travaillant dans l’agriculture, selon la Banque mondiale.
Les inondations ont donné lieu à des scènes surréalistes, comme l’entrée en pirogue de gardes forestiers dans le parc national de la Rusizi, gorgé d’eau. Le boulevard du Japon, une autoroute importante de Bujumbura, a été inondé ces derniers jours.
Selon les experts climatiques, les inondations au Burundi et ailleurs dans la région font partie des conditions extrêmes liées au phénomène climatique El Niño.
« Il faut dire directement que ces inondations sont liées aux changements climatiques qui affectent le Burundi comme d’autres pays de la région », a déclaré Jean Marie Sabushimike, géographe et expert en gestion des catastrophes qui enseigne à l’Université du Burundi.
Si le changement climatique est l’élément déclencheur, l’impact des inondations est exacerbé par un mauvais aménagement du territoire « qui ne prend pas en compte les zones à très haut risque d’inondation », a-t-il ajouté.
La montée des eaux du lac Tanganyika a fait déborder la rivière Kanyosha, endommageant des maisons et d’autres biens à Bujumbura. Certains habitants de la ville n’ont pas pu rentrer chez eux — ni partir.
Au Kenya, 35 personnes sont mortes depuis la mi-mars dans des inondations qui ont touché plus de 100 000 personnes, selon les Nations unies, qui citent les chiffres de la Croix-Rouge dans leur dernière mise à jour.
Certains quartiers résidentiels de Nairobi, la capitale, ont été inondés lorsque les rivières sont sorties de leur lit dans la nuit de dimanche à lundi.
L’agence gouvernementale kényane chargée des routes a averti les habitants de Nairobi d’éviter les autoroutes inondées, notamment celle menant à la ville côtière de Mombasa. Les personnes vivant près de la rivière Nairobi ont été invitées à se rendre sur des terrains plus élevés.
Des inondations et des coulées de boue ont également été signalées dans l’ouest du Kenya. Dans la région du nord, un bus de passagers a été emporté par les eaux de crue sur un pont au début du mois d’avril, mais la catastrophe a été évitée grâce au sauvetage de 51 passagers.
Le département météorologique du Kenya prévoit que les précipitations atteindront leur maximum cette semaine.